Au nom de la tolérance

Le premier appel aux croyants rencontré dans le chapitre de la famille d’Amram est une mise en garde contre l’obéissance aveugle tout particulièrement à l’égard des chrétiens et des juifs. Dieu dit dans le verset n°100 :

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوَاْ إِن تُطِيعُواْ فَرِيقًا مِّنَ الَّذِينَ أُوتُواْ الْكِتَابَ يَرُدُّوكُم بَعْدَ إِيمَانِكُمْ كَافِرِينَ (100)
100. Ô croyants ! Si vous obéissez à un groupe de ceux qui ont reçu les Ecritures, ils vous transformeront en infidèles après que vous ayez eu la foi.

Ce verset a été révélé à Médine lorsqu’un juif du nom de Chas ibn Kaïs tenta de raviver les querelles qui régnaient avant l’avènement de l’Islam entre les deux principales tribus médinoises « El Aws et El Khazraj ». Alors qu’il était sur le point de réussir dans son entreprise le Prophète Sidna Mohammed intervint en lisant se verset à très haute voix, ce qui eut pour effet d’apaiser les rancœurs et de remettre les pendules à l’heure. Toutefois de l’avis de tous les exégètes, cet appel n’est pas spécifique aux seuls premiers fidèles de l’Islam. Il s’adresse à l’instar de la majorité des versets coraniques à tous les adeptes de cette religion quelque soit leur époque et quelque soit leur origine pour peu qu’ils soient musulmans. Le comportement du fidèle devrait se caractériser par son indépendance vis-à-vis des différentes communautés afin de mener à bien la mission dont il est investi par Allah. Car, faut-il le rappeler, la communauté de Mohammed est appelée à se démarquer de celles qui l’ont précédée par les règles et la morale dont Dieu l’a dotées. Elle est en fait censée mener le bal ici-bas ! Comment donc pourrait-elle prendre exemple sur les communautés qui l’ont précédée alors qu’ayant eu les mêmes dotations divines se sont révélées incapables de réussir dans l’entreprise dont elles étaient chargée. De tous temps en effet, les gens du livre ont essayé par tous les moyens et continuent toujours de détourner les musulmans de la voie qui leur est tracée mais ces derniers ne devraient pas à chaque fois tomber dans les pièges qui leur sont tendus. Et c’est pourquoi après le reproche vient l’appel à la réflexion et au raisonnement..

وَكَيْفَ تَكْفُرُونَ وَأَنتُمْ تُتْلَى عَلَيْكُمْ آيَاتُ اللهِ وَفِيكُمْ رَسُولُهُ
101. Et comment pouvez-vous ne pas croire, alors que les versets d’Allah vous sont récités, et que vous avez parmi vous Son messager ?

Il serait certes ennuyeux que la mécréance s’installe parmi nous alors que Dieu nous a fait grâce de Sa guidance. Certains rétorqueront que le prophète n’est plus actuellement parmi nous et par conséquent ce verset n’a plus, dirait-on, de place à l’application. Mais la réalité veut que si Sidna Mohammed ne soit plus parmi nous en chair et en os, sa tradition « Sunnah », elle, l’est éternellement, et ses directives sont toujours de mises et ; on ne peut plus ; à jour. Le Coran n’est-il pas le meilleur témoin de cette affirmation ? Et son Editeur n’est-Il pas Digne qu’on s’attache à Lui sans réticence ? Dieu dit juste après à la fin du verset n°101 :

وَمَن يَعْتَصِم بِاللهِ فَقَدْ هُدِيَ إِلَى صِرَاطٍ مُّسْتَقِيمٍ (101)Quiconque s’attache fortement à Allah, est certes guidé vers un droit chemin.

Le Prophète était très souple quand on lui demandait son avis à propos des différents traits de la vie. Il se référait d’ailleurs souvent à celui de ses compagnons quand il était question d’agriculture, de médecine ou autre stratégie de guerre. Par contre, quand il s’agissait de référence doctrinale il était plus qu’intransigeant. Lorsque l’un de ses compagnons lui demanda s’il pouvait se référer à la Torah, ceux qui étaient présents reconnurent la colère sur son visage et il rétorqua sèchement :

si Moïse en personne était parmi vous il n’aurait d’autre choix que d’emprunter le chemin que je vous commande

Ceci non pas dans un désir d’exclusivité dans la détention de la vérité mais pour nous montrer qu’en matière de croyance et de doctrine seul le saint Coran peut faire office de référence pour nous autres musulmans. Quand bien même la croyance vis-à-vis de tous les livres divins feraient partie intégrante de notre foi, ceux-ci ne sauraient se substituer à la dernière des écritures dont les préceptes restent les seuls actifs, étant donné que la structure originelle des précédentes a longtemps été bafouée. Je prie Dieu de nous épargner les dédales du doute et de la déviance.

S'élever avec le Coran