Nous entamons ici par la grâce de Dieu le 5ème chapitre du Coran appelé chapitre de la table servie. Ce chapitre est celui qui comporte le plus grand nombre d’appels célestes à savoir 16. Le chapitre de la table servie est ainsi nommé du fait qu’il est le seul qui rapporte l’histoire de cette table descendue du ciel et qui a été servie par Jésus aux 12 apôtres. Il s’agit d’un chapitre riche en textes législatifs, ce qui est logique quand on sait que selon l’ordre chronologique de la révélation il fait partie des tous derniers. Cette même logique a voulu que le verset d’ouverture du chapitre soit un appel au respect des engagements car justement les croyants au tout début, avant d’embrasser l’Islam s’étaient engagés à respecter scrupuleusement tout ce qui leur serait prescrit par la nouvelle religion.. Autrement dit, puisqu’un certains nombre de commandements vont être édictés il vous est demandé de les honorer..

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُواْ أَوْفُواْ بِالْعُقُودِ
1. Ô croyants! Remplissez fidèlement vos engagements

Malgré sa brièveté, ce verset comporte cinq commandements divins, le premier étant justement l’obligation pour tout musulman de respecter ses engagements.. tous ses engagements.. sans exception.. qu’il s’agisse d’engagements pris sur lui-même envers Dieu tels que la prière, le jeûne, l’aumône et le pèlerinage, ou envers les hommes tels que les contrats de bail, de vente, de mariage, de gestion du quotidien, etc. pour peu qu’ils ne comportent pas d’action contraire aux enseignements divins. Le prophète sidna Mohammed  a dit dans l’un de ses hadiths :
Les croyants sont reconnaissables au respect de leurs engagements sauf un engagement qui rend licite ce qui est illicite ou vice versa
Nombre d’exégètes suggèrent de regrouper en cinq grandes rubriques les différents types d’engagements. Ces rubriques seraient la foi, le mariage, les associations, Les échanges commerciaux et les pactes et ententes préalables. D’autres, par contre, estiment qu’en plus de tout cela le verset ne concerne pas uniquement les musulmans mais vise aussi tous ceux qui croient en Dieu, en l’occurrence les juifs et les chrétiens qui ont un engagement envers Dieu à savoir l’obligation de transmettre le message qui a été mis à leur disposition tel quel comme il leur a été révélé sans omettre entre autres de citer les paragraphes qui font allusion au dernier des messagers, Mohammed. Bref ces engagements doivent être respectés totalement et honorés de la part des musulmans quelque soit leur vis-à-vis. Le musulman se doit d’être honnête avec tous.. musulmans et non musulmans, sans distinction, en toute justice, même si ceci peut parfois lui porter préjudice.. nous en avons déjà parlé antérieurement dans le vingt cinquième appel de cette série d’appel aux croyants rencontrés dans le Coran.

Les autres commandements divins que comporte ce verset sont au nombre de 4:
– Le premier autorise la consommation des bestiaux
– Le deuxième exclut du premier ce qui sera spécifié ailleurs
– Le troisième spécifie le cas où le croyant se trouve en état de sacralisation
– Le quatrième autorise la chasse en dehors de l’état précité

Ainsi, Dieu dit après avoir commander le respect des engagements:

أُحِلَّتْ لَكُم بَهِيمَةُ الأَنْعَامِ إِلاَّ مَا يُتْلَى عَلَيْكُمْ غَيْرَ مُحِلِّي الصَّيْدِ وَأَنتُمْ حُرُمٌ
Vous a été permise la bête du cheptel, sauf ce qui vous sera énoncé par ailleurs à moins que vous ne soyez en état de sacralisation la chasse vous sera alors interdite

Ces 4 commandements de l’avis de tous s’adressent exclusivement aux croyants qui se sont engagés à respecter les directives de l’Islam. Ceci appuie la thèse de ceux qui soutiennent que le premier des commandements dont nous avons largement parlé plus haut ne concerne que les musulmans et non les juifs et les chrétiens..
Vous a été permise la bête du cheptel,

Toute viande camélidé, ovidé ou bovidé est licite d’après la loi islamique pourvu qu’elle ait été égorgée selon le rite préconisé. Néanmoins cette même viande devient illicite si elle vient à rentrer dans une des catégories qui seront citées plus loin dans le 3ème verset de ce même chapitre. Noter que le cheval, le mulet et l’âne n’ont pas été cités ici et ne font donc pas partie des viandes autorisées. Cela est montré par ailleurs dans la sunna et intègre le deuxième commandement du verset :
sauf ce qui vous sera énoncé par ailleurs

La chasse quant à elle est une pratique autorisée quand elle concerne les animaux sauvages herbivores ou les oiseaux non rapaces. Il faut cependant qu’elle n’intervienne pas quand la personne est en état de sacralisation c’est-à-dire en plein pèlerinage aux lieux saints de l’Islam.
à moins que vous ne soyez en état de sacralisation la chasse vous sera alors interdite

Auquel cas le pèlerin n’a pas le droit de chasser au sens propre du terme. Par contre il peut égorger les animaux déjà cités qui sont en sa possession..

إِنَّ اللّهَ يَحْكُمُ مَا يُرِيدُ {1}
Allah certes, décide ce qu’Il veut

Les arabes à l’époque de la révélation suivaient des usages bien particuliers dans les différents domaines énumérés. Le verset présent est donc venu les bouleverser. Il se termine donc par cette affirmation dont la vocation est de rappeler le premier commandement du verset qui est celui du respect des engagements comme s’Il voulait dire :

Vous avez un engagement envers Dieu et Dieu a ainsi choisi, il ne vous reste donc plus qu’à obtempérer

Sachant bien sûr qu’Allah ne décide que ce qui est bénéfique pour l’Homme.