Le sort des non croyants

بسم الله الرحمن الرحيم

Au nom de Dieu, le Miséricordieux le Tout Miséricordieux

Louange à Dieu Seigneur des mondes. Paix et Salut soient sur notre prophète Mohammed, ses proches et ses compagnons, ainsi que sur tous les prophètes qui ont été élus par Dieu pour nous transmettre Sa divine parole.

Appréhendant le jour dernier et le décompte final de leurs actions menées sur terre, les savants pieux et sincères, demandent humblement à leur Seigneur de leur préserver la foi dont Il les a dotés et de les faire bénéficier de Sa grande Miséricorde dont Lui-même s’est investi et s’est obligé à la réserver à ceux qui la Lui demandent. Rapportant leur magnifique prière Dieu dit dans les versets n°8 et des chapitre de la famille d’Amram :


رَبَّنَا لاَ تُزِغْ قُلُوبَنَا بَعْدَ إِذْ هَدَيْتَنَا وَهَبْ لَنَا مِن لَّدُنكَ رَحْمَةً إِنَّكَ أَنتَ الْوَهَّابُ (8) رَبَّنَا إِنَّكَ جَامِعُ النَّاسِ لِيَوْمٍ لاَّ رَيْبَ فِيهِ إِنَّ اللهَ لاَ يُخْلِفُ الْمِيعَادَ (9)

8. Seigneur ! Ne fais pas dévier nos cœurs après que Tu nous ais bien guidés ! Fais nous don aussi d’une Miséricorde de Ta part. Certes, Tu es Celui qui donne en permanence. 9. Certes Seigneur, Tu rassembleras les hommes en un Jour au sujet duquel nul doute n’est envisageable. Assurément, Allah ne faillit jamais à Sa promesse.

Ceux qui, par contre, ne croient pas en tout cela se mettent en porte à faux avec leur Seigneur et adoptent de fait un comportement totalement différent de celui-ci et dont eux seuls vont devoir en assumer la responsabilité.


إِنَّ الَّذِينَ كَفَرُواْ لَن تُغْنِيَ عَنْهُمْ أَمْوَالُهُمْ وَلاَ أَوْلاَدُهُم مِّنَ اللهِ شَيْئًا وَأُولَئِكَ هُمْ وَقُودُ النَّارِ (10)

10. Certes, ni leurs richesses ni leurs progénitures ne prémuniront ceux qui ont mécru contre (la colère ou le châtiment) Allah. Tous ceux là sont en fait voués à servir de combustible au Feu,

Ni leurs richesses, ni leurs propres enfants, ni leur entourage, ni personne d’ailleurs, ne pourra leur être d’un quelconque secours si jamais un châtiment devait les atteindre et le jour du jugement dernier, ils ne manqueront sûrement pas à l’appel du feu. Ce jour là, ils seront logés à la même enseigne que Pharaon, ceux qui l’ont suivi et tous ceux qui firent partie des mécréants par le passé. Dieu dit à la suite :

كَدَأْبِ آلِ فِرْعَوْنَ وَالَّذِينَ مِن قَبْلِهِمْ كَذَّبُواْ بِآيَاتِنَا فَأَخَذَهُمُ اللهُ بِذُنُوبِهِمْ وَاللهُ شَدِيدُ الْعِقَابِ (11)
11. au même titre que le clan de Pharaon et les peuples les ayant précédés ; ayant traité Nos signes de mensonges, Allah les châtia au vu de leurs péchés. Allah est, en fait, doté d’une très dure punition.

Tous ceux qui traitent de mensonge les révélations d’Allah s’exposent en effet comme le fit Pharaon, au châtiment terrestre de Dieu, et même au cas où providentiellement ils en réchapperaient, le châtiment final ne saurait les oublier. Malheur donc, que tu vas, ô Mohammed, devoir annoncer à ceux qui s’obstineront à ne pas croire en toi.

قُل لِّلَّذِينَ كَفَرُواْ سَتُغْلَبُونَ وَتُحْشَرُونَ إِلَى جَهَنَّمَ وَبِئْسَ الْمِهَادُ (12)
12. Dis aux mécréants : « Vous serez vaincus puis précipités en masse dans la Géhenne. Et quel horrible refuge que celui-ci ! »

Le discours s’adresse aux mécréants de tous bords mais préférentiellement ici aux juifs de Médine qui tout en ayant reconnu en sidna Mohammed  le Prophète tant attendu refusèrent de l’annoncer en public pour des raisons évidentes de notoriété ! Ces versets pour mémoire, ont été révélés juste après la grande bataille de Badr et la victoire des musulmans, que certains avaient considérée comme pur effet du hasard qui ne risquerait pas de se répéter. Il fut donc demandé au messager de Dieu de prédire fermement à ces oiseaux de mauvaise augure une cuisante défaite, non seulement comme gage de sécurité et de quiétude pour lui-même et ses fidèles, mais aussi pour susciter le doute dans leurs esprits, peut être cela les pousserait t-il à se repentir. Rappelons en effet que le principal but de la révélation islamique reste de faire bénéficier le maximum de personnes de la Miséricorde divine en les sauvant du châtiment final et non de pousser quiconque à sa propre perte. Il ne s’agit pas d’un hasard si le Livre sacré foisonne d’histoires contant le devenir des populations disparues. Celles-ci n’ont d’autre but que de servir d’exemples aux générations présentes ainsi qu’aux générations futures, afin que chacun puisse en tirer les leçons qu’il se doit. D’ailleurs toute expérience de la vie de tous les jours devrait pouvoir être utilisée à cet effet..

قَدْ كَانَ لَكُمْ آيَةٌ فِي فِئَتَيْنِ الْتَقَتَا فِئَةٌ تُقَاتِلُ فِي سَبِيلِ اللهِ وَأُخْرَى كَافِرَةٌ تَرَوْنَهُم مِّثْلَيْهِمْ رَأْيَ الْعَيْنِ وَاللهُ يُؤَيِّدُ بِنَصْرِهِ مَن يَشَاء إِنَّ فِي ذَلِكَ لَعِبْرَةً لأُوْلِي الأَبْصَارِ (13)
13. L’affrontement de deux groupes fut vraiment un signe pour vous ! Un groupe combattait pour la Cause d’Allah et l’autre négateur ; Vous les voyiez de vos propres yeux en nombre doublé. Or Allah octroie Son Soutien à qui Il veut. Certes, il y a là une belle leçon à méditer pour les doués de clairvoyance !

La victoire de Badr n’est sûrement pas l’effet du hasard, loin de là ! Il suffit de s’armer d’un petit peu de clairvoyance pour y voir la main de Dieu, qui a su donner l’ascendant au groupe numériquement le plus faible, tout simplement parce qu’il s’était réellement rangé du coté d’Allah. En effet, il a suffit que le groupe des mécréants, une fois la bataille déclenchée, ait l’impression d’avoir affaire à une armée doublement plus nombreuse que lui pour que sa rage initiale de vaincre soit totalement minée puis transformée en cuisante défaite. Les musulmans, à la limite ce jour là, n’ont même pas eu besoin de combattre à plein régime pour obtenir la victoire qui fut la leur ! Allah les a tout simplement secouru de Son aide et le résultat fut des plus éloquents. Cela ne veut toutefois pas dire que la victoire soit nécessairement toujours du coté des musulmans. Les jours se suivent naturellement et peuvent ne pas se ressembler! Et pour que leur victoire permanente devienne une réalité, il faudrait qu’ils puissent s’armer d’une foi similaire à celle que portaient les gens de Badr et surtout qu’ils puissent éviter de tomber dans des erreurs telles celles commises par leurs adversaires. Les qorayshites avaient, en effet ce jour là, commis l’erreur de tout miser sur les moyens matériels et humains qu’ils avaient réussi à rassembler, oubliant de s’en remettre à leur cause qui pour les musulmans était justement celle de Dieu, et c’est là la leçon qu’il fallait tirer.

Autrement dit, les qorayshites, les juifs et tous les mécréants doivent se rappeler cette réalité et en tirer les leçons qui s’imposent, comme quoi ils n’ont aucune chance de vaincre les musulmans si ceux-ci combattent réellement pour la cause de Dieu. De leur coté, les musulmans doivent comprendre, une fois pour toute, que tout travers à la cause de Dieu de leur part les expose à la défaite même s’ils arrivaient à être numériquement et matériellement plus forts que leurs adversaires. Une défaite, en effet, n’est jamais due uniquement à un éventuel déficit en nombre ou en armes ; combien de minorités ont eu raison de la majorité ; mais est plutôt engendrée par un ensemble de paramètres dont le plus important est celui de se laisser porter et de glisser vers l’amour de la vie terrestre et de ses délices ô combien alléchants oubliant ceux promis par Allah dans l’au-delà..

زُيِّنَ لِلنَّاسِ حُبُّ الشَّهَوَاتِ مِنَ النِّسَاء وَالْبَنِينَ وَالْقَنَاطِيرِ الْمُقَنطَرَةِ مِنَ الذَّهَبِ وَالْفِضَّةِ وَالْخَيْلِ الْمُسَوَّمَةِ وَالأَنْعَامِ وَالْحَرْثِ ذَلِكَ مَتَاعُ الْحَيَاةِ الدُّنْيَا وَاللهُ عِندَهُ حُسْنُ الْمَآبِ (14)
14. La passion des femmes et des enfants, le désir d’amasser plusieurs tonnes d’or et d’argent et de posséder des chevaux bien nourris (marqués ou de race), du bétail et des champs de culture ont subtilement été gravés comme positifs dans l’esprit des gens. C’est là toutefois une jouissance éphémère de la vie ici-bas alors que la belle retraite se trouve en réalité auprès d’Allah.

Tout cela ne constitue en fait que de simples plaisirs qui n’ont rien à voir avec ceux qu’Allah réserve en retour aux pieux parmi Ses serviteurs. Les musulmans doivent donc être sur leur garde s’ils ne veulent pas un jour ou l’autre se retrouver dans une situation de défaite semblable à celles des mécréants. Certes les belles choses de la vie sont ce qu’elles sont et il n’est certainement pas illicite de les chérir, mais il ne faut pas que cela devienne une fin en soi, auquel cas, la main de Dieu qui les a menés vers la victoire le jour de Badr pourrait soudain leur faire défaut. L’exemple qui nous sera donné dans ce même chapitre à travers le conte de la bataille de Ohoud n’en est que plus éloquent.

Mais auparavant quelle est la voie du salut qu’il nous est demandé d’emprunter. C’est ce que nous essaierons de détailler dans notre prochain article.

S'élever avec le Coran