Bonne foi

Ce deuxième appel du chapitre de l’éprouvée ou encore celle qui éprouve, concerne une situation assez particulière qui n’est partiellement plus de mise actuellement car elle s’adresse en premier chef au Prophète et à ses compagnons.

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا إِذَا جَاءكُمُ الْمُؤْمِنَاتُ مُهَاجِرَاتٍ فَامْتَحِنُوهُنَّ
10. Ô croyants! Quand les croyantes viennent à vous en émigrées, testez-les;

Le fait est que, après l’Hégire, un certain nombre de femmes nouvellement converties à l’Islam, ne purent effectuer le déplacement, et ce pour la simple raison que leurs époux ne s’étaient pas convertis ou pas encore du moins, et refusèrent bien sûr et à juste titre de se séparer d’elles et de les laisser partir aussi facilement. Le problème se posa en fait avec encore plus d’acuité quand, en l’an six de l’hégire le Prophète signa le fameux pacte de paix de « El Houdhaïbia », et dans lequel il fut stipulé que désormais quiconque gagnerait les rangs des musulmans serait renvoyé à la Mecque qui était encore sous l’emprise des qorayshites, alors que si un musulman décidait de rechanger de religion et de réintégrer celle des qorayshites il serait automatiquement restitué à ces derniers. A ce propos, on rapporte plusieurs évènements qui se sont produits au moment de la signature du pacte et dont la finalité est en fait la même. Dans le premier cas, le Prophète n’avait pas fini de parapher la trêve qu’une dame du nom de Saida bint El Harith vint lui demander asile, mais son époux qui ne s’était pas converti à l’Islam brandit la carte du pacte fraîchement signé pour s’opposer à son départ. On raconte aussi que Oum Kelthoum bint Oqba alla après le pacte trouver refuge à Médine en compagnie de ses deux frères. Quand leurs parents vinrent demander qu’ils leur soient restitués, le Prophète respecta la clause en question pour les deux garçons mais il refusa de l’appliquer pour la dame arguant du fait que les femmes ne rentraient pas dans le cadre de l’engagement pris. C’est alors que le verset vint donner quelques précisions et fixer les conditions selon lesquelles une femme musulmane ayant fui pourrait être restituée à son mari non musulman. Ainsi toute femme qui arriverait à Médine en partance de la Mecque devait désormais se soumettre à un test par lequel elle prouverait, sa totale adhésion à la nouvelle cause et que sa venue n’est motivée que par sa seule conversion à l’Islam et non pas par de simples problèmes de ménage qu’elle vivrait ou toute autre raison qu’elle soit de nature matérielle ou romantique!

Le test préconisé consistait en gros à faire prêter serment à l’émigrante, comme quoi le départ de son domicile conjugal n’a été motivé que par son seul désir d’être agréée par Dieu et non pas par haine envers son mari ou uniquement question de changer de toit, poussée vers cela par un quelconque gain matériel ou encore par pur romantisme relatif à son amour qu’elle développerait pour un autre homme que son mari. Quand la femme concernée jurait par Dieu que telle était son intention le Prophète prenait la décision de la garder à Médine sans vraiment se préoccuper de l’authenticité de ses dires car cela compliquerait inutilement la procédure et reste à vrai dire du ressort de Dieu qui Seul connaît la réalité des choses et la véracité de ce qu’elle avance.

اللَّهُ أَعْلَمُ بِإِيمَانِهِنَّ
Allah connaît mieux que quiconque la réalité de leur foi;

Automatiquement donc, le mariage était annulé considérant que l’acte qui lie les deux époux est de devenu non valide.

Toutefois en contrepartie et pour que le mari ne soit pas perdant sur tous les plans, il fut demandé au prophète de lui restituer la dot accordée à sa femme avant le mariage et de lui restituer sur simple demande tous les frais logiques qu’il aurait pu engager pour elle en dehors des frais habituels qu’engage tout époux pour son épouse.

فَإِنْ عَلِمْتُمُوهُنَّ مُؤْمِنَاتٍ فَلَا تَرْجِعُوهُنَّ إِلَى الْكُفَّارِ لَا هُنَّ حِلٌّ لَّهُمْ وَلَا هُمْ يَحِلُّونَ لَهُنَّ وَآتُوهُم مَّا أَنفَقُوا
et si vous constatez qu’elles sont vraiment croyantes, ne les renvoyez pas aux mécréants. Ni elles ne sont licites pour eux, ni eux pour elles. Et rendez-leur ce qu’ils ont dépensé.

Naturellement une fois qu’elle s’installait à Médine, la femme fraîchement arrivée se retrouvaient libre de tout engagement vis-à-vis de son ex mari et devenait libre de se remarier avec un autre qui se présenterait à elle pour peu qu’il soit musulman et qu’il s’acquitte de la dot à lui remettre.

وَلَا جُنَاحَ عَلَيْكُمْ أَن تَنكِحُوهُنَّ إِذَا آتَيْتُمُوهُنَّ أُجُورَهُنَّ
Il ne vous sera fait aucun grief si vous vous mariez avec elles pour peu que vous leur donniez la dot qui leur revient.

Ceci prouve, si besoin est, que le mariage entre non croyants et musulmanes est tout à fait illicite et ne peut être en aucun cas validé. Et de la même manière celui d’un musulman avec une polythéiste est totalement proscrit.

وَلَا تُمْسِكُوا بِعِصَمِ الْكَوَافِرِ
Et ne gardez pas de liens conjugaux avec les mécréantes.

Si bien que..

وَاسْأَلُوا مَا أَنفَقْتُمْ وَلْيَسْأَلُوا مَا أَنفَقُوا ذَلِكُمْ حُكْمُ اللَّهِ يَحْكُمُ بَيْنَكُمْ وَاللَّهُ عَلِيمٌ حَكِيمٌ {10}
Réclamez ce que vous avez dépensé et que (les mécréants) aussi réclament ce qu’ils ont dépensé. Tel est le jugement d’Allah par lequel Il juge entre vous, et Allah est Omniscient et Sage

L’essentiel étant bien sûr que personne ne soit lésé dans l’affaire et que la justice prévale à tous les niveaux. La nouvelle religion ne devant en aucun cas être cause d’injustice même pour ceux qui n’y croient pas car en fait, c’est leur droit le plus absolu de persister dans leur croyance.

S'élever avec le Coran