Le pèlerinage aux lieux saints

بسم الله الرحمن الرحيم

Après avoir passer en revue les règles générales régissant le jeûne, le discours coranique s’attaque à deux autres grands sujets. Celui du hadj et celui du djihad ainsi que des conditions respectives qui y président.

يَسْأَلُونَكَ عَنْ الأَهِلَّةِ قُلْ هِيَ مَوَاقِيتُ لِلنَّاسِ وَالْحَجِّ وَلَيْسَ الْبِرُّ بِأَنْ تَأْتُوا الْبُيُوتَ مِنْ ظُهُورِهَا وَلَكِنِ الْبِرُّ مَنْ اتَّقَى وَأْتُوا الْبُيُوتَ مِنْ أَبْوَابِهَا وَاتَّقُوا اللَّهَ لَعَلَّكُمْ تُفْلِحُونَ (188)
188. Ils t’interrogent sur les nouvelles lunes. Dis : « Ce sont des moyens pour les hommes d’évaluer le temps et de déterminer l’époque du pèlerinage ». (Et sachez que) la bonté pieuse ne consiste nullement à s’introduire dans les maisons par la porte de derrière. La bonté pieuse est plutôt dans la crainte (du Seigneur). Entrez donc dans vos demeures par les portes habituelles et craignez Allah peut-être réussiriez vous.

Un compagnon était venu demander au prophète le secret se cachant derrière la lune qui change de forme régulièrement et de façon itérative. Le prophète  reçut alors aussitôt cette révélation. Le phénomène des nouvelles lunes n’est qu’un outil qui nous permet de nous situer dans le temps et surtout de régir les moments où doivent intervenir certains actes de culte comme le jeûne du Ramadan et le hadj. Et à propos de hadj les médinois avaient pris la curieuse habitude durant la période de sacralisation de ne plus pénétrer chez eux pensant se rapprocher ainsi de Dieu. Ainsi veillaient-ils à n’y pénétrer en cas de besoin, que par derrière, c’est pourquoi il leur fut signifié qu’au lieu de s’attacher à de pareilles futilités il vaut mieux s’atteler à rechercher la piété, seul gage de réussite. Tout ceci se passait en l’an VI de l’hégire lorsque le Prophète décida d’effectuer la umrah en grandes pompes. La rumeur circula alors que les mecquois les en empêcheraient par la force. Il leur fut alors signifié que si la nécessité du combat se faisait sentir, il fallait y aller sans hésiter en respectant toutefois certaines règles de bienséance.

وَقَاتِلُوا فِي سَبِيلِ اللَّهِ الَّذِينَ يُقَاتِلُونَكُمْ وَلا تَعْتَدُوا إِنَّ اللَّهَ لا يُحِبُّ الْمُعْتَدِينَ (189)
189. Et combattez pour la cause d’Allah tous ceux qui vous combattent, sans toutefois outrepasser les limites (permises). Certes, Allah n’aime pas ceux qui se rendent coupables d’exactions.

Les musulmans en temps de guerre, défendent leurs intérêts et ceux de la religion mais s’interdisent formellement de s’adonner aux pratiques illégales. Il leur est interdit de tuer délibérément des personnes sans défense comme les enfants, les femmes ou les vieillards car Dieu n’aime pas les injustes. Bien sûr s’ils sont attaqués ou empêchés de pratiquer le culte ils ont le droit de réponse par la même, sans toutefois dépasser les limites permises.

وَاقْتُلُوهُمْ حَيْثُ ثَقِفْتُمُوهُمْ وَأَخْرِجُوهُمْ مِنْ حَيْثُ أَخْرَجُوكُمْ وَالْفِتْنَةُ أَشَدُّ مِنْ الْقَتْلِ وَلا تُقَاتِلُوهُمْ عِنْدَ الْمَسْجِدِ الْحَرَامِ حَتَّى يُقَاتِلُوكُمْ فِيهِ فَإِنْ قَاتَلُوكُمْ فَاقْتُلُوهُمْ كَذَلِكَ جَزَاءُ الْكَافِرِينَ (190) فَإِنْ انتَهَوْا فَإِنَّ اللهَ غَفُورٌ رَحِيمٌ (191)
190. Tuez-les partout où vous les trouverez et chassez-les de là où ils vous ont chassés. La subversion est en fait pire que la mise à mort. Ne les combattez tout de même pas autour de la sainte mosquée, à moins qu’ils ne vous y attaquent en premier auquel cas, n’hésitez pas à les tuer. Telle est la juste récompense des mécréants. 191. Si maintenant ils cessent les hostilités, Allah est Pardonneur et Miséricordieux.

Ils ne peuvent tuer que ceux qui leur ont franchement déclarer la guerre et dans ce cas là ils ne doivent plus reculer, comme dans le cas du prophète qui avait subi quelques années plus tôt, les pires supplices. De même les croyants n’ont pas le droit de déclarer la guerre au sein de l’enceinte sacrée de la mosquée de la Mecque sauf s’ils y sont contraints ou attaqués, auquel cas ils ne resteront pas les bras croisés et ne feront pas de quartier à moins que leurs ennemis ne demandent sincèrement l’arrêt des combats..

وَقَاتِلُوهُمْ حَتَّى لا تَكُونَ فِتْنَةٌ وَيَكُونَ الدِّينُ لِلهِ فَإِنْ انتَهَوْا فَلا عُدْوَانَ إِلاَّ عَلَى الظَّالِمِينَ (192)
192. Et combattez-les sans relâche jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de subversion et que le culte soit rendu exclusivement à Allah. S’ils cessent enfin (le combat), ne poursuivez alors que les injustes récalcitrants.

Si maintenant leurs adversaires capitulent ou pourquoi pas se convertissent à l’Islam, les musulmans feraient alors table rase sur le passé, car Allah, le Tout Miséricordieux, les agréerait dans les rangs des croyants comme si de rien n’était. Par contre, et toujours avec la même intransigeance, s’ils se hasardent à attaquer, durant les quatre mois sacrés de l’année lunaire, cela ne saurait empêcher les musulmans de réagir avec force et sans hésitation, toujours selon la même loi du talion édictée auparavant.

الشَّهْرُ الْحَرَامُ بِالشَّهْرِ الْحَرَامِ وَالْحُرُمَاتُ قِصَاصٌ فَمَنْ اعْتَدَى عَلَيْكُمْ فَاعْتَدُوا عَلَيْهِ بِمِثْلِ مَا اعْتَدَى عَلَيْكُمْ وَاتَّقُوا اللَّهَ وَاعْلَمُوا أَنَّ اللَّهَ مَعَ الْمُتَّقِينَ (193)
193. S’ils respectent votre mois sacré, respectez le leur. Mais s’il y a violation de leur part, la loi du talion devra être appliquée. Quand quelqu’un vous agresse, usez de réciprocité en proportion du dommage causé. Craignez Allah et sachez qu’Il est avec ceux qui Le craignent.

Sauf bien sûr, encore une fois, que le talion ne peut dépasser les limites de l’acceptable car il ne s’agit pas de se venger ou d’assouvir son désir de vengeance mais uniquement de mettre fin à une situation qui ne saurait trop durer. Par ailleurs, si Allah accorde Son soutien à quelqu’un, cela ne veut pas dire qu’il peut dormir sur ses lauriers et attendre la victoire ; la prudence doit être de rigueur et toutes les mesures prises pour l’assurer.

وَأَنفِقُوا فِي سَبِيلِ اللَّهِ وَلا تُلْقُوا بِأَيْدِيكُمْ إِلَى التَّهْلُكَةِ وَأَحْسِنُوا إِنَّ اللَّهَ يُحِبُّ الْمُحْسِنِينَ (194)
194. Et faites dépense de vos biens pour la Cause d’Allah ! Et ne vous exposez pas, de votre propre chef, à la perdition ; Agissez enfin de la manière la plus bienfaisante et judicieuse. Certes Allah aime ceux qui sont bons et judicieux.

Il est illogique de considérer que, du moment qu’Allah nous assure Son soutien, on n’ait pas besoin de se préparer à la rencontre de l’ennemi. Car ce soutien ne se manifeste que lorsque le croyant prend toutes ses dispositions pour faire aboutir son projet. Allah fait alors en sorte que la réussite soit de son coté. A l’inverse, si les croyants ne prennent pas les dispositions à même de leur assurer la victoire, ils s’exposent à la défaite, et à leur propre perte. Et c’est pourquoi il leur est demandé de faire de leur mieux et de ne rien laisser au hasard, afin d’être justement aimés par Dieu ?!

Après cette longue parenthèse dédiée au djihad, le discours coranique revient au sujet de la umrah et du hadj auxquels il avait fait allusion au tout début.

وَأَتِمُّوا الْحَجَّ وَالْعُمْرَةَ لِلَّهِ فَإِنْ أُحْصِرْتُمْ فَمَا اسْتَيْسَرَ مِنْ الْهَدْيِ وَلا تَحْلِقُوا رُءُوسَكُمْ حَتَّى يَبْلُغَ الْهَدْيُ مَحِلَّهُ فَمَنْ كَانَ مِنْكُمْ مَرِيضاً أَوْ بِهِ أَذًى مِنْ رَأْسِهِ فَفِدْيَةٌ مِنْ صِيَامٍ أَوْ صَدَقَةٍ أَوْ نُسُكٍ فَإِذَا أَمِنتُمْ فَمَنْ تَمَتَّعَ بِالْعُمْرَةِ إِلَى الْحَجِّ فَمَا اسْتَيْسَرَ مِنْ الْهَدْيِ فَمَنْ لَمْ يَجِدْ فَصِيَامُ ثَلاثَةِ أَيَّامٍ فِي الْحَجِّ وَسَبْعَةٍ إِذَا رَجَعْتُمْ تِلْكَ عَشَرَةٌ كَامِلَةٌ ذَلِكَ لِمَنْ لَمْ يَكُنْ أَهْلُهُ حَاضِرِي الْمَسْجِدِ الْحَرَامِ وَاتَّقُوا اللَّهَ وَاعْلَمُوا أَنَّ اللَّهَ شَدِيدُ الْعِقَابِ (195)
195. Accomplissez le Hadj et la Umrah exclusivement pour Allah, Mais au cas où vous en seriez empêchés, faites alors un sacrifice, en fonction de vos moyens, Mais abstenez-vous de vous raser la tête tant que l’offrande n’est pas parvenue à son lieu de destination. Celui toutefois qui, d’entre vous, est malade ou atteint d’une affection à la tête, peut se racheter par un jeûne, une aumône ou un sacrifice. Si toutefois vous n’êtes point tourmentés, celui qui aura profité de la Umrah, en attendant le Hadj, devra faire une offrande en fonction de ses moyens. Mais s’il n’en a pas, il devra alors jeûner trois jours durant le Hadj et sept autres une fois rentré chez lui, soit dix au total, cela n’incombe toutefois qu’à celui dont la famille n’est pas présente autour de la Mosquée sacrée. Craignez donc Allah et sachez qu’Allah est Dur en punition.

Quand on effectue le hadj ou la umrah, il est nécessaire de veiller à en accomplir tous les rites. Mais en cas d’empêchement de dernière minute pour cause de maladie ou encore d’interdiction inopinée d’accès à la sainte mosquée, le croyant qui s’est déjà sacralisé peut immoler une bête de bétail afin de pouvoir se désacraliser, se laver et se couper les cheveux. Si maintenant il lui arrive de se couper les cheveux pour une raison ou une autre, avant même qu’il ait présenté son offrande, il devra pallier cette faute en jeûnant trois jours, en faisant la charité à six mendiants ou en immolant une bête dont la viande sera distribuée aux pauvres de la Mecque. Si maintenant tout se passe bien et qu’il arrive à effectuer les deux pèlerinage au cours d’une même saison, il se doit d’immoler un mouton sauf s’il n’en a pas les moyens, et à ce moment là, il jeûnera trois jours, durant la période du hadj et sept autres une fois de retour chez lui. Sont toutefois exclus de cette pratique les habitants de la Mecque car il ne leur est pas permis d’accomplir les deux pèlerinages au cours d’une seule et même saison. Tout en sachant que l’objectif à travers tout cela est de rechercher la piété et d’avoir toujours à l’esprit qu’Allah tient à l’œil tout contrevenant..

الْحَجُّ أَشْهُرٌ مَّعْلُومَاتٌ فَمَن فَرَضَ فِيهِنَّ الْحَجَّ فَلاَ رَفَثَ وَلاَ فُسُوقَ وَلاَ جِدَالَ فِي الْحَجِّ وَمَا تَفْعَلُواْ مِنْ خَيْرٍ يَعْلَمْهُ اللّهُ وَتَزَوَّدُواْ فَإِنَّ خَيْرَ الزَّادِ التَّقْوَى وَاتَّقُونِ يَا أُوْلِي الأَلْبَابِ (196)
196. Le Hadj a lieu au cours de mois connus. Quiconque s’y engage devra alors s’interdire tout rapport sexuel ou acte s’en rapprochant, toute perversité et toute vaine dispute durant le Hadj. Et quelque bien que vous fassiez, Allah en est au courant. Faites donc le plein de provisions, (sachant que) la meilleure des provisions reste la piété. Craignez-Moi donc, ô doués d’intelligence!

Quand le musulman, qui peut se le permettre, décide d’accomplir le hadj, il se doit de respecter un certain nombre de principes. Le hadj ne peut avoir lieu qu’à une période bien précise de l’année lunaire et le croyant doit comprendre que le but recherché dans cette pratique, comme auparavant avec le jeûne, reste la piété et la vertu. Quiconque décide donc d’accomplir le hadj est invité tout d’abord et, avant même de se plier aux rites obligatoires, de proscrire toute sorte de perversité ou d’agissement contraire à la bienséance. Ainsi le pèlerinage en interdisant des choses habituellement licites comme le rapport sexuel avec sa légitime, se transforme en une véritable école dont les lauréats sont ni plus ni moins, les pieux pleins de vertu. Sidna Mohammed  dit en effet :
Quiconque effectue le pèlerinage en s’abstenant de tout rapport sexuel et de toute perversité en revient exactement comme s’il venait de naître

C’est-à-dire lavé de tout péché. Bien plus encore, l’appel à la vertu est clair en ce sens que le verset confirme que rien n’échappe à Allah et que par conséquent il est bénéfique pour tout musulman de se hâter à pratiquer les bonnes œuvres afin qu’elles lui soient rapidement comptabilisées. C’est cette observance des règles du stage dans lequel on s’inscrit en allant au hadj qui fait que la récompense n’est autre que le paradis, que Dieu réserve justement aux pieux pleins de vertu. Il ne s’agit pas d’accomplir crûment les rites puis de retourner chez soi comme d’un simple voyage, mais plutôt de les accomplir comme enseignés par le prophète, et dans tirer profit au maximum sur le plan moral.. Le mot d’ordre du hadj reste donc la recherche ardente de la piété, néanmoins, le Coran demeure réaliste et admet que l’homme ne puisse verser totalement et exclusivement dans le culte sans rechercher quelques grâces divines ici bas.

لَيْسَ عَلَيْكُمْ جُنَاحٌ أَن تَبْتَغُواْ فَضْلاً مِّن رَّبِّكُمْ فَإِذَا أَفَضْتُم مِّنْ عَرَفَاتٍ فَاذْكُرُواْ اللّهَ عِندَ الْمَشْعَرِ الْحَرَامِ وَاذْكُرُوهُ كَمَا هَدَاكُمْ وَإِن كُنتُم مِّن قَبْلِهِ لَمِنَ الضَّالِّينَ (197)
197. Il n’y a pas de mal pour vous à ce que vous recherchiez quelques faveurs de votre Seigneur. Puis lorsque vous déferlez de Arafat, invoquez alors Allah à El Mashaâr l Haram et glorifiez-Le pour vous avoir mis sur la bonne voie, alors que naguère vous étiez du nombre des égarés!

Et c’est là encore, la preuve que l’Islam réunit harmonieusement le désir de s’élever vers Dieu, en indiquant à ses adeptes des conduites d’ordre angélique et, la réalité humaine qui reste ancrée sur terre affectionnant tout ce qui est matériel. L’essentiel est de ne pas omettre que la période du hadj reste une période privilégiée de rapprochement vers Dieu même quand on cherche les délices et les avantages de la vie sur terre. Ainsi pendant le hadj, il faut veiller à mentionner Dieu comme il se doit, car les bienfaits de Dieu envers tout un chacun sont innombrables. La mention de Dieu est d’autant plus importante durant le hadj que le lieu précis où il se déroule ainsi que les jours où il intervient sont hautement sacrés. Nous ne citerons ici comme exemple que le neuvième jour de dhou l hijja, jour où intervient le grand pardon et qui devrait être l’occasion de redoubler d’effort pour remercier le bon Dieu. Enfin, le hadj est l’occasion idéale pour rétablir l’équité, l’égalité et la fraternité entre les hommes..

ثُمَّ أَفِيضُواْ مِنْ حَيْثُ أَفَاضَ النَّاسُ وَاسْتَغْفِرُواْ اللّهَ إِنَّ اللّهَ غَفُورٌ رَّحِيمٌ (198)
198. Ensuite déferlez de là où les gens déferlent, et demandez pardon à Allah. Certes, Allah est Pardonneur et Miséricordieux.

Les qorayshites et certains de leurs alliés avaient en effet pris l’habitude, du temps de la période antéislamique, de ne pas aller jusqu’à Arafat se contentant de rester à Muzdalifa considérant qu’ils étaient supérieurs aux autres et qu’ils pouvaient, de ce fait, se réserver quelques faveurs. Mais ce verset vint rétablir la situation et les appela au repentir auprès de Dieu le Pardonneur, le Miséricordieux ! Par ailleurs ils avaient aussi pris l’habitude de tenir à la fin du hadj des réunions au niveau de leurs différents souks pour chanter la louange de leurs aïeux à tel point que certains oubliaient carrément la mention de Dieu que le hadj était sensé susciter en eux. L’habitude devait donc être changée:

فَإِذَا قَضَيْتُم مَّنَاسِكَكُمْ فَاذْكُرُواْ اللّهَ كَذِكْرِكُمْ آبَاءكُمْ أَوْ أَشَدَّ ذِكْرًا
199. Lorsque maintenant vous aurez achevé vos rites, alors invoquez Allah de la même façon que vous invoquez vos propres parents, et plus ardemment encore.

Il n’y a certes pas de problème à ce que les mérites des parents soient mis en exergue mais il ne faut pas oublier d’en faire autant sinon plus avec le Créateur dont les bienfaits sont bien plus importants que ceux des parents ; c’est là uniquement une question de priorité et c’est pourquoi, juste après, Dieu nous informe qu’il existe en définitive deux catégories de gens, en fonction de la relation qu’ils entretiennent avec leur Seigneur et leur vision personnelle de la vie sur terre. La première de ces catégories est celle des gens qui ne se soucient guère de ce qui peut leur arriver après la mort et dont la seule appréhension est d’être à l’aise ici bas par l’acquisition des délices de la vie qu’ils ne manquent pas de demander avec insistance, oubliant en chemin la vie future..

فَمِنَ النَّاسِ مَن يَقُولُ رَبَّنَا آتِنَا فِي الدُّنْيَا وَمَا لَهُ فِي الآخِرَةِ مِنْ خَلاَقٍ. وِمِنْهُم مَّن يَقُولُ رَبَّنَا آتِنَا فِي الدُّنْيَا حَسَنَةً وَفِي الآخِرَةِ حَسَنَةً وَقِنَا عَذَابَ النَّارِ (199) أُولَئِكَ لَهُمْ نَصِيبٌ مِّمَّا كَسَبُواْ وَاللّهُ سَرِيعُ الْحِسَابِ (200)
Mais il est des gens qui disent : Seigneur, accorde-nous (une belle part) dans ce bas monde. Or pour eux, rien de bon (n’est prévu) dans l’au-delà! 199. Et il en est d’autres qui disent : « Seigneur, accorde nous belle part ici-bas et belle part aussi dans l’au-delà, et protège-nous des tourments du Feu! » 200. Ceux-là obtiendront une quote-part relative à ce qu’ils auront demandé (ou réalisé). Allah est finalement prompt à faire les comptes.

Ceux-là sont bien mieux lotis et le but du hadj justement est de faire changer d’option à ceux qui sont obnubilés par les délices de la vie terrestre et les faire intégrer les rangs de cette deuxième catégorie. L’idéal en effet serait de pouvoir demander, à coté des choses matérielles, l’agrément de son repentir, ainsi que la miséricorde et le pardon divins, pour espérer gagner une part de choix là haut. Et c’est dans ce sens que le comportement de la deuxième catégorie est loué à la fin du verset. Eux aussi, souhaitent être gâtés ici-bas, et cela est tout à fait légitime, sauf que leur engouement pour cette vie terrestre ne les empêche nullement de penser à la vie future. Et c’est pourquoi ils demandent la belle part ici bas et s’empressent de la demander également pour après leur mort.

Cette dernière incantation est considérée comme une des plus prisées qui puissent exister. Sidna Mohammed la répétait longuement à tout moment et tout particulièrement lors du Tawaf et veillait à l’apprendre à ses proches et ses compagnons. Cette catégorie de gens ne peut qu’être comblée et il n’est pas étonnant qu’elle ait déjà obtenue gain de cause, car Dieu est prompt en comptabilité et donne à chacun exactement ce qu’il mérite.

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