Série de questions

بسم الله الرحمن الرحيم

Très souvent le Prophète faisait l’objet de questions de la part des ses concitoyens, et à chaque fois, le saint Coran venait à la rescousse pour y répondre. Après la leçon sur le djihad, interviennent pas moins de quatre questions dont trois en salve. La première de ces questions est consacrée aux boissons alcoolisées et aux jeux de hasard qui étaient monnaie courante à l’époque..

يَسْأَلُونَكَ عَنْ الْخَمْرِ وَالْمَيْسِرِ قُلْ فِيهِمَا إِثْمٌ كَبِيرٌ وَمَنَافِعُ لِلنَّاسِ وَإِثْمُهُمَا أَكْبَرُ مِنْ نَفْعِهِمَا
217. Ils t’interrogent sur le vin et le jeu de hasard. Dis : Dans l’un comme dans l’autre, il y a un grave péché et quelques avantages pour les gens ; mais le péché qu’ils engendrent est encore plus grave que les avantages qu’ils recèlent ».

Certains compagnons étaient conscients des méfaits de l’alcool, ils vinrent demander au prophète sa position par rapport à sa consommation et à sa commercialisation. Il leur fut alors révélé que l’alcool et les jeux de hasard font plus de mal que de bien malgré les quelques avantages qu’ils peuvent comporter. C’était là le premier pas vers l’interdiction formelle de ces deux pratiques que nous retrouverons dans le chapitre de la table servie.

La deuxième question qui fut posée concerne, une nouvelle fois, la charité mais pas dans le sens « à qui la donner ? » mais par rapport au montant qui doit lui être réservé. Il leur fut signifié qu’un bon musulman, au lieu de gaspiller son argent dans l’alcool et les jeux de hasard, ferait mieux de prendre de sa fortune de quoi couvrir ses besoins personnels et familiaux puis de partager le reste avec les catégories citées dans le verset qui abordait un peu plus haut cette même question.


وَيَسْأَلُونَكَ مَاذَا يُنفِقُونَ قُلْ الْعَفْوَ كَذَلِكَ يُبَيِّنُ اللَّهُ لَكُمْ الآيَاتِ لَعَلَّكُمْ تَتَفَكَّرُونَ (721) فِي الدُّنْيَا وَالآخِرَةِ

Et ils t’interrogent au sujet des aumônes à faire ! Dis : du surplus (que vous possédez) Ainsi, Allah vous clarifie Ses versets, peut être méditeriez vous 218. sur ce bas monde et sur l’au-delà !

Ainsi cette réponse permettait-elle à qui la médite bien de comprendre que l’essentiel ici bas n’est pas d’amasser l’or et l’argent mais d’apprendre à partager son bonheur terrestre afin de décrocher le bonheur éternel.

La troisième question de la salve concerne le comportement à avoir avec les orphelins..

وَيَسْأَلُونَكَ عَنْ الْيَتَامَى قُلْ إِصْلاحٌ لَهُمْ خَيْرٌ وَإِنْ تُخَالِطُوهُمْ فَإِخْوَانُكُمْ وَاللَّهُ يَعْلَمُ الْمُفْسِدَ مِنْ الْمُصْلِحِ وَلَوْ شَاءَ اللَّهُ لأَعْنَتَكُمْ إِنَّ اللَّهَ عَزِيزٌ حَكِيمٌ (218)
Et ils t’interrogent au sujet des orphelins. Dis ; réformer leur situation est une bonne chose et si jamais vous devez vivre avec eux en commun, considérez-les alors en frères.Allah sait faire la part entre le corrupteur et le réformateur, et si Allah l’avait voulu, Il vous aurait accablés. Certes Allah est Puissant et Sage.

Le fait est que les arabes à cette époque-ci réservaient une grosse partie de l’argent gagné aux jeux de hasard à la prise en charge des orphelins. Quand le principe du jeu fut remis en cause, les croyants se trouvèrent fort embarrassés ! Il leur fut alors expliqué que l’essentiel n’est pas de donner aux orphelins, vivant sous leur toit, beaucoup d’argent mais de les considérer comme leurs propres frères et être bons avec eux, quitte à mêler leur fortune à la leur si celle-ci existe, sachant qu’Allah distingue les malhonnêtes des bienfaisants et qu’Il aurait pu s’Il avait voulu, de par Son pouvoir, imposer des règles de gestion beaucoup plus strictes et donc plus difficiles à appliquer, si ce n’était Sa sagesse qui équilibre Sa Toute puissance. D’un autre coté, le fait de les autoriser à mêler leurs biens et de faire honnêtement fructifier l’héritage des orphelins dont ils avaient la charge suggéra à quelques uns parmi eux de mêler aussi leurs sangs par les liens du mariage. Or certains orphelins étaient fils des polythéistes qui venaient de tomber au cours de la bataille de Badr et ne s’étaient pas encore convertis à l’Islam. Le verdict tomba..

وَلا تَنكِحُوا الْمُشْرِكَاتِ حَتَّى يُؤْمِنَّ وَلأَمَةٌ مُؤْمِنَةٌ خَيْرٌ مِنْ مُشْرِكَةٍ وَلَوْ أَعْجَبَتْكُمْ وَلا تُنكِحُوا الْمُشْرِكِينَ حَتَّى يُؤْمِنُوا وَلَعَبْدٌ مُؤْمِنٌ خَيْرٌ مِنْ مُشْرِكٍ وَلَوْ أَعْجَبَكُمْ أُوْلَئِكَ يَدْعُونَ إِلَى النَّارِ وَاللَّهُ يَدْعُو إِلَى الْجَنَّةِ وَالْمَغْفِرَةِ بِإِذْنِهِ وَيُبَيِّنُ آيَاتِهِ لِلنَّاسِ لَعَلَّهُمْ يَتَذَكَّرُونَ (219)
219. Et n’épousez pas les païennes jusqu’à ce qu’elles embrassent votre foi ; une esclave croyante vaut mieux qu’une païenne même si celle-ci vous plaît. Ne donnez pas aussi d’épouses aux païens jusqu’à ce qu’ils aient la foi ; certes, un esclave croyant vaut mieux qu’un païen même s’il force votre admiration. Ceux-là invitent au Feu; alors qu’Allah appelle, de part Sa Grâce, au Paradis et au pardon, et Il expose aux gens Ses enseignements afin qu’ils se souviennent !

Le fait de mêler son bien à l’héritage de l’orphelin par le biais du mariage était tentant mais ce qui est encore mieux, pour la pérennité d’un couple, est qu’il soit fondé sur des bases religieuses plutôt que sur des bases matérielles qui ne sont pas du tout solides. Un musulman ne pourra donc pas se marier avec une polythéiste même si elle lui plaît et vice versa. Une esclave croyante qu’on affranchirait, et inversement, sont de loin plus indiqués pour une éventuelle union. Allah entend faire de la cellule familiale un tremplin pour le paradis et non un nid de divergences et de disputes. Telles sont Ses arguments pour des gens qui réfléchissent. Après cela intervient la quatrième question..

وَيَسْأَلُونَكَ عَنْ الْمَحِيضِ قُلْ هُوَ أَذًى فَاعْتَزِلُوا النِّسَاءَ فِي الْمَحِيضِ وَلا تَقْرَبُوهُنَّ حَتَّى يَطْهُرْنَ فَإِذَا تَطَهَّرْنَ فَأْتُوهُنَّ مِنْ حَيْثُ أَمَرَكُمْ اللَّهُ إِنَّ اللَّهَ يُحِبُّ التَّوَّابِينَ وَيُحِبُّ الْمُتَطَهِّرِينَ (220)
220. Ils t’interrogent enfin sur les menstruations. Dis : il s’agit d’un désagrément. Éloignez-vous donc des femmes pendant les menstrues et ne les approchez qu’une fois purifiées. A ce moment là, cohabitez alors avec elles suivant les prescriptions d’Allah car Allah aime ceux qui se repentent, et aime ceux qui se purifient.

Elle concerne donc le cycle menstruel et comment doit se comporter le couple durant la période des règles. La question fut motivée par les positions divergente des différentes communautés vivant aux cotés des croyants par rapport à ce problème. Certains allaient même jusqu’à exiler la femme de la ville en attendant qu’elle soit indemne de tout saignement.. Les musulmans ne surent quelle position adopter.. Le coït durant la période de règles n’est pas une chose saine ! La femme doit d’abord se purifier. Autrement, elle reste chez elle et doit être traitée normalement. Une fois qu’elle se lave, le cours des choses reprend comme avant, sachant que la sodomisation est proscrite, car Allah aime ceux qui se repentent et cherchent pureté et hygiène.

نِسَاؤُكُمْ حَرْثٌ لَكُمْ فَأْتُوا حَرْثَكُمْ أَنَّى شِئْتُمْ وَقَدِّمُوا لأَنفُسِكُمْ وَاتَّقُوا اللَّهَ وَاعْلَمُوا أَنَّكُمْ مُلاقُوهُ وَبَشِّرْ الْمُؤْمِنِينَ (221)

Quand ils cohabitent, les époux peuvent le faire librement pour peu que le coït ait lieu là où il est permis. Dieu est Omniscient et connaît ceux qui transgressent Ses lois. Il faut donc le craindre et s’atteler à faire du bien tout en étant pieux et décent envers Lui.

S'élever avec le Coran