Attention!

Nous sommes au rendez d’un nouvel appel céleste. Il s’agit du 87ème du genre dans le saint Coran. On le retrouve dans le chapitre de la grande perte sous forme de mise en garde contre ceux parmi ses proches qui empêchent le croyant de s’acquitter de ses devoirs religieux sans prétexte valable..

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا إِنَّ مِنْ أَزْوَاجِكُمْ وَأَوْلَادِكُمْ عَدُوًّا لَّكُمْ فَاحْذَرُوهُمْ
14. Ô croyants, Parmi vos épouses et vos enfants certains peuvent être pour vous un ennemi. Prenez-y donc garde

Quand on lit ce verset pour la première fois, on a tendance à ne pas en comprendre le véritable sens car en effet il peut prêter à confusion et nous induire quelque peu en erreur. Et c’est pourquoi il est nécessaire de se référer autant que possible aux causes de révélation qui dans de multiples situations facilitent l’interprétation. Selon diverses sources ce verset fait allusion à un compagnon du nom de Aouf ibn Malek El Achjai qui, à chaque fois qu’il devait partir en campagne militaire avec le prophète , faisait l’objet de toute une mise en scène de la part de son épouse et de ses enfants qui se mettaient à pleurer et à le supplier de rester avec eux et de ne pas répondre à l’appel du djihad! A priori la chose peut paraître normale ne justifiant pas l’appellation d’ennemi que l’on retrouve dans ce verset. Or, il est clair que la réponse à l’appel du djihad constitue un réel devoir, qui de surcroît, est porteur d’une large rétribution divine. Autrement dit, quand, sans raison valable, on empêche une personne d’aller au djihad, cela revient à la priver d’un gain considérable aussi bien matériel que spirituel, chose dont ne peut se rendre coupable un vrai ami ou quelqu’un qui lui veut réellement du bien. Par conséquent la notion d’ennemi évoquée ici est utilisée au sens figuré et non au sens propre du terme. D’un autre coté, et d’après l’imam Etthirmidhi, quand on lui demanda le sens de ce verset, ibn Abbés répondit: il fait référence à une catégorie de gens qui écoutant leurs familles ont choisi de rester à la Mecque et de ne pas suivre immédiatement le prophète  à Médine. Mais, quand bien plus tard, ils se rendirent compte de leur erreur et du manque à gagner qui leur a filé sous le nez, ils voulurent se venger de leurs proches en question, et c’est pourquoi Dieu Le Tout Miséricordieux dit juste après..

وَإِن تَعْفُوا وَتَصْفَحُوا وَتَغْفِرُوا فَإِنَّ اللَّهَ غَفُورٌ رَّحِيمٌ {14}
Si maintenant vous excusez, faites table rase et pardonnez, Allah est certes Pardonneur et Miséricordieux

L’imam El Boukhari rapporte le hadith suivant :
Satan se dresse devant l’homme sur le chemin de la foi et lui dit : comment peux tu croire en Dieu et délaisser la religion de tes ancêtres ? Mais l’homme le nargue et croit en Dieu. Il se dresse alors devant lui sur le chemin de l’hégire et lui dit : comment peux tu tout abandonner et laisser tes enfants et tes biens ? Mais l’homme se surpasse et va de l’avant. C’est alors qu’il se dresse à lui dans une dernière tentative sur le chemin du djihad et lui dit : comment peux tu donc aller au djihad et te faire tuer inutilement laissant ton épouse à un autre et tes biens sujets à partage ? Mais l’homme va quand même au djihad et se fait tuer en martyr.. Allah ne peut que faire entrer une telle personne au paradis

Ainsi tout croyant, qu’il soit homme ou femme, devrait s’atteler à prendre garde afin de ne pas tomber dans les pièges qui lui sont tendus par Satan, qui est, et qui restera le pire de ses ennemis, agissant soit directement en lui inspirant de fausses idées, soit indirectement par le biais de personnes qui lui sont chères et ce, dans les deux cas dans le but de le voir contredire les prescriptions divines et commettre des péchés.


إِنَّمَا أَمْوَالُكُمْ وَأَوْلَادُكُمْ فِتْنَةٌ

15. Vos biens et vos enfants ne sont qu’une tentation,

Personne ne nie les fortes tentations qui existent sur terre et qui font souvent délirer l’Homme. Dans la logique de l’Islam, les biens terrestres et tous les délices qui s’y trouvent sont considérés comme un genre de test auquel le croyant est en permanence soumis. Le fait de vouloir en bénéficier n’est pas un péché mais seulement il ne faut pas en abuser jusqu’à s’y oublier, alors qu’il existe une récompense dans l’au-delà qui est bien plus importante et de loin plus alléchante sauf, et cela est vrai, qu’elle n’est pas palpable, mais c’est justement là où le croyant se doit de faire la différence.


وَاللَّهُ عِندَهُ أَجْرٌ عَظِيمٌ {15}

alors qu’Allah détient une extraordinaire récompense.

Le Prophète nous a donné d’ailleurs un exemple concret d’application de ce verset lorsque ces deux petits fils, Hassan et Houssine, se présentèrent à lui alors qu’il était sur sa chaire en train de donner un discours. Quand il les aperçut titubant et marchant avec difficulté en raison de leur jeune âge, il céda à la tentation de les prendre dans ses bras. Il s’excusa alors auprès de son auditoire en disant : Allah dit bien « vos biens et vos enfants ne sont qu’une tentation, et je n’ai pu m’empêcher d’aller vers eux pour les prendre dans mes bras » puis il reprit son discours. Il est donc clair que l’Islam fait preuve ici d’un réel rationalisme et qu’il n’est guère pour lui question d’aller à l’encontre de la nature humaine, mais seulement de calmer les ardeurs de tout un chacun en balisant le chemin du paradis par la mise en place de certaines règles du jeu. D’ailleurs, Dieu dit juste après :

فَاتَّقُوا اللَّهَ مَا اسْتَطَعْتُمْ
16. Craignez donc Allah, autant que vous pouvez,

Il n’est demandé au croyant de faire que ce dont il est capable, bien sûr avec des encouragements pour qu’il fournisse toujours un peu plus d’efforts, ce qui ne peut que lui être bénéfique pour la réussite finale..


وَاسْمَعُوا وَأَطِيعُوا وَأَنفِقُوا خَيْرًا لِّأَنفُسِكُمْ وَمَن يُوقَ شُحَّ نَفْسِهِ فَأُوْلَئِكَ هُمُ الْمُفْلِحُونَ { 16}

écoutez, obéissez et faites largesses, ce sera mieux pour vous. Et quiconque échappe à sa propre avidité, ceux-là sont ceux qui réussissent.

Fasse Allah que nous soyons parmi eux.

S'élever avec le Coran