Respectez vigoureusement vos engagements

بسم الله الرحمن الرحيم

Au nom de Dieu, le Miséricordieux le Tout Miséricordieux

Louange à Dieu Seigneur des mondes. Paix et Salut soient sur notre prophète Mohammed, ses proches et ses compagnons, ainsi que sur tous les prophètes qui ont été élus par Dieu pour nous transmettre Sa divine parole.

Les signes et les bienfaits qui furent consentis aux enfants d’Israël afin de les voir se repentir et intégrer la voie de la piété ne cessaient de leur parvenir par la grâce d’Allah mais malheureusement à chaque fois ils se rebiffaient et refusaient les offres qui leur étaient faites. Tous les moyens possibles et imaginables pour qu’ils acquissent une foi inébranlable en Dieu, leur furent donnés mais sans véritable grand succès. Moïse n’en était que plus dégoûté. Un jour alors qu’ils rechignaient à se prosterner devant Dieu et entretinrent la polémique, comme à leur habitude, ils virent une montagne s’élever au dessus de leurs têtes et les menacer de les ensevelir à jamais s’ils n’acquiesçaient pas ! Rappelant cette scène au juifs médinois qui devaient tirer des leçons du passé de leurs aïeux, Dieu dit dans le verset n°62 du chapitre de la génisse :


وَإِذْ أَخَذْنَا مِيثَاقَكُمْ وَرَفَعْنَا فَوْقَكُمُ الطُّورَ خُذُواْ مَا آتَيْنَاكُم بِقُوَّةٍ وَاذْكُرُواْ مَا فِيهِ لَعَلَّكُمْ تَتَّقُونَ (62)

62. Et lorsque Nous prîmes votre engagement et brandîmes sur vous la montagne; tenez fermement à ce que Nous vous avons octroyé et souvenez-vous de ce qui s’y trouve afin que vous soyez pieux !

Ce décollement de la montagne fait à vrai dire l’objet d’une certaine divergence entre les exégètes à propos de sa nature. Si l’on s’en tient à l’argumentation de Tahar ibn Achour, il ne s’agit pas d’un décollement réel. Il s’agit uniquement d’un tremblement de terre qui eut lieu au niveau de ladite montagne et dégagea tellement de poussière et de fumée que la scène donna le change à un gros nuage menaçant de s’abattre sur eux tel que cela est rapporté dans le verset n°171 du chapitre des estrades.

Toujours est-il que, pris de panique devant cette scène plutôt étrange mais non moins réelle, les enfants d’Israël se prosternèrent pour demander pardon et firent la promesse à Moïse qu’ils ne se révolteraient plus jamais contre les ordres du Seigneur. Ils prirent également sur eux un engagement solennel en vertu duquel ils seraient désormais de véritables croyants et veilleraient fermement au respect des préceptes de la Thora et plus précisément ce qui est connu sous le nom des dix commandements. Il est nécessaire de rappeler, une fois encore, que le discours coranique s’adressait ici aux juifs médinois comme pour leur rappeler que leur intérêt est de tirer leçon de tout ce qui arriva à leurs ancêtres et de surtout ne pas oublier qu’ils sont tout aussi concernés par les préceptes divins et les engagements que signèrent leurs aïeux. Ainsi, eux aussi, étaient tenus de respecter avec foi et abnégation les enseignements des écritures dont ils disposaient et de ne point les bafouer en particulier ce qui concerne la reconnaissance de Mohammed comme prophète. Très vite malheureusement l’émotion des contemporains de Moïse se dissipa. Ils oublièrent la scène de la montagne au dessus de leurs têtes qui leur fit tant peur et se détournèrent une nouvelle fois de la foi et de la piété. Dieu dit:


ثُمَّ تَوَلَّيْتُم مِّن بَعْدِ ذَلِكَ فَلَوْلاَ فَضْلُ اللهِ عَلَيْكُمْ وَرَحْمَتُهُ لَكُنتُم مِّنَ الْخَاسِرِينَ (63)

63. Mais vous vous en détournâtes après coup, et n’eût été la Grâce d’Allah et Sa Miséricorde, vous seriez certainement parmi les perdants.

Tous ces signes n’eurent pas pour autant raison de leur obstination. Assister à la scène de la montagne s’élevant au dessus de leurs têtes ne fut pas suffisant pour les convaincre définitivement de la sincérité de Moïse. Dès qu’il s’absenta pour aller répondre au rendez vous de Dieu, ils adorèrent le veau. L’allusion est faite en effet dans ce verset à ce culte malvenu du veau en or qu’ils pratiquèrent et à la Magnanimité dont fit preuve leur Seigneur à leur égard. A coup sûr, si cette dernière n’était pas de la partie, ils auraient été anéantis. Mais Dieu a voulu leur donner une nouvelle chance. Pourvu qu’ils la saisissent ! Tout Magnanime Allah les combla donc de nouveau de Sa Miséricorde et les sauva, in extremis, de la perte définitive. Il est vrai que, dans quelques situations particulières, les écarts étaient tels que la punition divine fut mise en œuvre. Le discours coranique ne manque pas de le rappeler ici mais cela restait tout relatif car le but était que chacun puisse tirer la leçon, comme quoi Allah est Omnipotent, et qu’il ne faut pas pousser les choses à bout, au risque d’être pris par la tourmente du châtiment terrestre ou catastrophe naturelle en guise de vengeance, comme le furent d’ailleurs certains par le passé. Et c’est dans ce cadre là que l’affaire du Sabbat est rapportée ici. Dieu dit :

وَلَقَدْ عَلِمْتُمُ الَّذِينَ اعْتَدَواْ مِنكُمْ فِي السَّبْتِ فَقُلْنَا لَهُمْ كُونُواْ قِرَدَةً خَاسِئِينَ (64) فَجَعَلْنَاهَا نَكَالاً لِّمَا بَيْنَ يَدَيْهَا وَمَا خَلْفَهَا وَمَوْعِظَةً لِّلْمُتَّقِينَ (65)
64. Et vous avez bien été au courant de ceux des vôtres qui transgressèrent le Sabbat, lorsque Nous leur dîmes: « Soyez des singes abjects ! » 65. Nous en fîmes alors un exemple pour les contemporains et la postérité ainsi qu’une belle exhortation pour les pieux.

Cette histoire ne s’est pas déroulée à l’époque de Moïse mais bien plus tard. Elle n’était pas répertoriée dans la Torah et n’était donc connue que des grands rabbins juifs. Son existence dans le saint Coran prouve donc que sidna Mohammed ne pouvait la tenir que du Tout-omniscient. Quoiqu’il en soit elle est citée ici très brièvement mais est donnée avec davantage de détails dans le chapitre des estrades que nous espérons analyser dans un très proche avenir si toutefois Allah nous le permet. En tous cas, c’est là une des multiples facettes de la Clémence divine que nous retrouvons dans le saint Livre, qui refuse pour ainsi dire, de prendre les gens inopinément ou par lâcheté. Dieu dit dans un autre endroit du Coran à hauteur du chapitre du voyage nocturne, « Al Israa » verset 15 :

وَمَا كُنَّا مُعَذِّبِينَ حَتَّى نَبْعَثَ رَسُولاً
Nous n’avons jamais prescris de punition avant d’avoir envoyé un Messager.

C’est tout comme s’il était dit : ceci est pour vous une réelle exhortation, appelant à la foi et à la piété, et si toutefois elle s’avère insuffisante, en voici une autre. J’ai nommé l’histoire de la génisse que nous retrouverons dans notre prochain article.

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