La nuisance des magiciens

بسم الله الرحمن الرحيم

Au nom de Dieu, le Miséricordieux le Tout Miséricordieux

Louange à Dieu Seigneur des mondes. Paix et Salut soient sur notre prophète Mohammed, ses proches et ses compagnons, ainsi que sur tous les prophètes qui ont été élus par Dieu pour nous transmettre Sa divine parole.

La voie plutôt tortueuse que les juifs choisirent de suivre fut celle de la sorcellerie et de la magie. Dieu dit dans le verset n°101 du chapitre de la génisse :


وَاتَّبَعُوا مَا تَتْلُو الشَّيَاطِينُ عَلَى مُلْكِ سُلَيْمَانَ وَمَا كَفَرَ سُلَيْمَانُ وَلَكِنَّ الشَّيَاطِينَ كَفَرُوا

101. Et ils suivirent ce que les démons racontent du règne de Salomon. Or Salomon n’a point mécru, ce sont plutôt les démons qui mécrurent

Ils préférèrent donc la voie tortueuse des magiciens et autres charlatans qui s’inspiraient des informations que leur rapportaient les djinns du passé et tout particulièrement celui de Salomon fils de David, qui fut traité de magicien et non de prophète par un grand nombre de juifs, en raison des prodiges dont il a été responsable durant son règne. Or Salomon n’a jamais été ni magicien ni mécréant. Il était bel et bien le prophète de Dieu et ce sont plutôt les djinns qui ont porté et continuent à porter le label de la mécréance en se portant partie prenante dans l’apprentissage de la magie aux gens. Dieu poursuit :


يُعَلِّمُونَ النَّاسَ السِّحْرَ وَمَا أُنزِلَ عَلَى الْمَلَكَيْنِ بِبَابِلَ هَارُوتَ وَمَارُوتَ وَمَا يُعَلِّمَانِ مِنْ أَحَدٍ حَتَّى يَقُولا إِنَّمَا نَحْنُ فِتْنَةٌ فَلا تَكْفُرْ فَيَتَعَلَّمُونَ مِنْهُمَا مَا يُفَرِّقُونَ بِهِ بَيْنَ الْمَرْءِ وَزَوْجِهِ وَمَا هُمْ بِضَارِّينَ بِهِ مِنْ أَحَدٍ إِلاَّ بِإِذْنِ اللهِ

du fait qu’ils enseignent aux gens la magie ainsi que ce qui a été révélé à Babylone aux deux anges Harout et Marout ; mais ces deux là n’enseignaient rien à personne, qu’ils n’aient dit d’abord : « Nous ne sommes qu’une tentation, ne soit donc pas mécréant! »; ils apprennent alors auprès d’eux ce qui sème la désunion entre l’individu et son conjoint. Or ils ne sont capables de nuire à personne qu’avec la permission d’Allah.

Les djinns donc apprennent aux gens la magie et aussi une partie de ce qui fut enseigné aux deux anges de Babylone que sont Harout et Marout. Ces deux là seraient d’après bon nombre de sources deux anges auxquels Allah aurait ordonné d’apprendre aux gens les méfaits de la magie afin de les mettre en garde contre elle. Et c’est ce qui explique qu’ils ne procédaient à leur fonction qu’après avoir mis en garde leurs élèves, tout en sachant que les pouvoirs que leur procurait la magie étaient limités et ne dépassaient guère la capacité de créer la zizanie parmi les gens et encore..

وَيَتَعَلَّمُونَ مَا يَضُرُّهُمْ وَلا يَنفَعُهُمْ
Et ils apprennent ce qui leur nuit et ne leur est point profitable.

Tout au contraire, les magiciens n’ont le pouvoir de faire du tort à personne. Ils se font plutôt du tort à eux-mêmes, puisqu’en pratiquant ce qu’ils pratiquent ils s’inscrivent dans la logique de la mécréance et donc celle du châtiment dans l’au-delà. Et si toutefois quelqu’un serait atteint d’un quelconque malheur, secondaire en apparence à un pouvoir maléfique, il faut savoir que rien ne se fait sans que Dieu ne le sache, et qu’il est de la responsabilité de chacun de mettre de coté ce qui est censé lui porter préjudice a fortiori s’il est au courant du risque auquel il s’expose. Dieu dit :

وَلَقَدْ عَلِمُوا لَمَنْ اشْتَرَاهُ مَا لَهُ فِي الآخِرَةِ مِنْ خَلاقٍ وَلَبِئْسَ مَا شَرَوْا بِهِ أَنفُسَهُمْ لَوْ كَانُوا يَعْلَمُونَ (101)
Or ils savent, très certainement, que celui qui acquiert ce pouvoir n’aura aucune part dans l’au-delà. Et quelle détestable marchandise pour laquelle ils se sont vendus ! Si seulement ils savaient !

Or dans ce cas précis, celui qui pratique la magie connaît parfaitement le tort qu’elle va et peut lui occasionner, ne serait-ce que parce qu’il a été mis préalablement au courant de la tentation qu’elle constitue et que le fait de s’y adonner le prive totalement de sa part de bien dans l’au-delà. Quel mauvais raisonnement effectivement que celui d’une personne supposée connaître les conséquences de son action, aboutit à un résultat négatif digne d’un ignard ! Il aurait été plus judicieux pour les juifs de Médine de revenir à Allah en adoptant la religion qui venait de leur être offerte plutôt que de rentrer dans des considérations qui n’en valent vraiment pas la peine !

وَلَوْ أَنَّهُمْ آمَنُوا وَاتَّقَوْا لَمَثُوبَةٌ مِنْ عِنْدِ اللَّهِ خَيْرٌ لَوْ كَانُوا يَعْلَمُونَ (102)102. En vérité s’ils avaient cru et vécu en piété, une récompense de la part d’Allah serait certes meilleure, si seulement ils savaient !

Effectivement s’ils avaient opté pour la foi et la piété, Allah les aurait comblés et ils se seraient rendus vite compte que contrairement à leur choix celui-ci en vaut vraiment la peine. Malheureusement pour eux, là aussi l’évaluation qu’ils firent de la situation ne fut pas suffisante et ils ne surent pas que le Paradis qu’ils bradaient ainsi leur échappait sous le nez le plus bêtement du monde.

Ainsi prend fin ce très long paragraphe consacré aux juifs de Médine et qui avait débuté par l’appel lancé à hauteur du verset n°39. Seulement cela ne veut pas dire que les propos autour des enfants d’Israël soient achevés. Ce n’est que partie remise et nous ne tarderons pas à le constater.

Après ce long passage sur les gens du livre et tout particulièrement les juifs de Médine le discours coranique se tourne pour la première fois vers les fidèles de la nouvelle religion et leur adresse un appel solennel qui comme nous les constaterons va souvent revenir. Ce type d’appel utilise la formule « ô croyants ». Il revient 89 fois réparties sur 20 chapitres du saint Coran parmi les 114 qu’il compte. Ce premier appel est un appel à l’observance des règles de bienséance vis-à-vis du Prophète Mohammed mais également avec son prochain quelque soit son identité. Dieu invite en effet les musulmans à choisir des mots polis pour parler au messager de Dieu.

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا لا تَقُولُوا رَاعِنَا وَقُولُوا انظُرْنَا وَاسْمَعُوا وَلِلْكَافِرِينَ عَذَابٌ أَلِيمٌ (103)

Nous aurons tout loisir d’étudier cet appel dans notre prochain article.

S'élever avec le Coran