N’oubliez pas le jour dernier

بسم الله الرحمن الرحيم

Au nom de Dieu, le Miséricordieux le Tout Miséricordieux

Louange à Dieu Seigneur des mondes. Paix et Salut soient sur le prophète Mohammed, ses proches et ses compagnons, ainsi que sur tous les prophètes qui ont été élus par Dieu pour nous transmettre Sa divine parole.

Dieu a comblé de Ses bienfaits les israélites de l’époque de Moïse et les a entourés de Sa sollicitude en leur envoyant un grand nombre de prophètes comme Il ne l’a fait avec aucune autre communauté qui leur était contemporaine. Il est, par conséquent, logique qu’il leur soit demandé de ne pas oublier cette grande faveur dont ils ont fait l’objet et de veiller à en remercier Celui qui les en a fait bénéficier. Dieu dit, à ce propos dans le verset n°46 du chapitre de la génisse :

يَا بَنِي إِسْرَائِيلَ اذْكُرُواْ نِعْمَتِيَ الَّتِي أَنْعَمْتُ عَلَيْكُمْ وَأَنِّي فَضَّلْتُكُمْ عَلَى الْعَالَمِينَ (46)
46. Ô enfants d’Israël ! Rappelez-vous les bienfaits dont Je vous ai comblés, et le fait que Je vous ai préférés à tous les peuples.

La question qui se pose ici est comment traduire ce rappel au quotidien et que devaient faire les enfants d’Israël pour remercier le Seigneur de Sa Sollicitude ? La meilleure façon de témoigner sa reconnaissance à Dieu est d’être pieux. Et c’est dans ce sens là qu’il leur est dit juste après :

وَاتَّقُواْ يَوْماً لاَّ تَجْزِي نَفْسٌ عَن نَّفْسٍ شَيْئاً وَلاَ يُقْبَلُ مِنْهَا شَفَاعَةٌ وَلاَ يُؤْخَذُ مِنْهَا عَدْلٌ وَلاَ هُمْ يُنصَرُونَ(47)
47. Et redoutez le jour où nulle âme ne pourra répondre pour une autre ; et où aucune intercession ne pourra être agréée pour elle; ni compensation ne lui sera acceptée, et où aucun secours ne leur sera apporté.

Cette mise en garde était nécessaire, puisque dans la logique divine, la préférence dont peut faire l’objet une quelconque communauté, ne lui donne sûrement pas le droit de se conduire à sa guise et de faire ce que bon lui semble, bien au contraire, elle la met dos contre le mur et la somme d’être au niveau de la confiance qui a été mise en elle. A ce sujet le Prophète Mohammed nous donne un exemple tout à fait éloquent, lorsqu’une fois, alors qu’il venait d’achever toute une nuit en prières, Aicha son épouse l’interpella par la question suivante : tu fais tout cela alors que Dieu t’a promis de pardonner tous tes péchés passés et à venir ? Il répondit alors en toute logique : ne devrais je pas donc lui en être reconnaissant ? Ainsi tout préféré du Seigneur, individu soit-il ou communauté, n’a d’autre choix que d’être en conformité parfaite avec les règles de bienséance qui lui sont recommandées et qui ont été à la base de la préférence en question ! Inversement, toute déviance, de sa part, ne peut être considérée que comme trahison, et le jour du jugement dernier aucune intercession en sa faveur ne pourra être agréée. C’est pourquoi nous pouvons dire que les israélites, malgré les faveurs dont ils ont pu bénéficier à travers l’histoire, ne pourront s’en enorgueillir et les divers prophètes venus à eux ne pourront, en aucun cas, intercéder auprès d’Allah pour sauver la peau de ceux qui parmi eux se seraient adonnés ici bas à des pratiques inacceptables. De même, le troc ne pourra être efficace ce jour là et chaque personne qui se sera rendue coupable d’une quelconque gaffe devra dûment en répondre. Il est néanmoins clair que le saint Coran, par ces propos de mise en garde, n’entend nullement les contraindre à suivre ses directives. Il procède plutôt par la voie douce de l’exhortation afin de les convaincre à rejoindre les rangs de Mohammed. C’est d’ailleurs dans ce même objectif de rappel et d’exhortation que le récit se poursuit ; la voie de la contrainte n’ayant aucune place ici. Il s’agit de convaincre et non de contraindre. Dieu poursuit la liste de Ses bienfaits en disant :

وَإِذْ نَجَّيْنَاكُم مِّنْ آلِ فِرْعَوْنَ يَسُومُونَكُمْ سُوَءَ الْعَذَابِ يُذَبِّحُونَ أَبْنَاءكُمْ وَيَسْتَحْيُونَ نِسَاءكُمْ وَفِي ذَلِكُم بَلاء مِّن رَّبِّكُمْ عَظِيمٌ (48)
48. Et lorsque Nous vous délivrâmes de la junte de Pharaon, qui vous infligeait les pires supplices, égorgeant vos fils et épargnant vos femmes. C’était là une immense épreuve de la part de votre Seigneur.

Epreuve qui méritait sans doute un soupçon de reconnaissance, comme d’ailleurs le reste des bienfaits divins dont ils ont pu bénéficier et qui leur sont rappelés également..

وَإِذْ فَرَقْنَا بِكُمُ الْبَحْرَ فَأَنجَيْنَاكُمْ وَأَغْرَقْنَا آلَ فِرْعَوْنَ وَأَنتُمْ تَنظُرُونَ (49) وَإِذْ وَاعَدْنَا مُوسَى أَرْبَعِينَ لَيْلَةً ثُمَّ اتَّخَذْتُمُ الْعِجْلَ مِن بَعْدِهِ وَأَنتُمْ ظَالِمُونَ (50) ثُمَّ عَفَوْنَا عَنكُمِ مِّن بَعْدِ ذَلِكَ لَعَلَّكُمْ تَشْكُرُونَ (51) وَإِذْ آتَيْنَا مُوسَى الْكِتَابَ وَالْفُرْقَانَ لَعَلَّكُمْ تَهْتَدُونَ (52)
49. Et lorsque Nous avons fendu la mer pour vous délivrer donc, tout en noyant sous vos yeux, la junte de Pharaon. 50. Et lorsque Nous donnâmes rendez-vous à Moïse, quarante nuits durant ! Vous prirent alors, après son départ, le Veau (pour idole), faisant preuve d’une surprenante iniquité (depuis le début). 51. Puis Nous vous pardonnâmes, en dépit de tout cela, peut-être seriez-vous reconnaissants. 52. Et lorsque Nous accordâmes à Moïse le Livre et le Miracle (la Preuve), pourvu que vous vous inscriviez dans la voie de la droiture.

Toute une série de bienfaits qu’ils étaient sensés ne pas oublier et qui allaient peut-être les remettre sur le chemin de la raison mais en vain ! D’ailleurs la liste n’était pas finie..

وَإِذْ قَالَ مُوسَى لِقَوْمِهِ يَا قَوْمِ إِنَّكُمْ ظَلَمْتُمْ أَنفُسَكُمْ بِاتِّخَاذِكُمُ الْعِجْلَ فَتُوبُواْ إِلَى بَارِئِكُمْ فَاقْتُلُواْ أَنفُسَكُمْ ذَلِكُمْ خَيْرٌ لَّكُمْ عِندَ بَارِئِكُمْ فَتَابَ عَلَيْكُمْ إِنَّهُ هُوَ التَّوَّابُ الرَّحِيمُ (53)
53. Et lorsque Moïse eut dit à son peuple : ô mon peuple, vous vous êtes faits du tort par l’adoption du Veau (comme idole). Repentez vous donc devant votre Initiateur en vous condamnant vous-mêmes à mort ; cela est mieux pour vous, auprès de votre Initiateur ! Certes, Il agréa votre repentir ; c’est Lui, certes, le Tout repentant, le Miséricordieux !

C’était là une énorme faveur que de leur indiquer une issue de secours pour se faire pardonner l’impardonnable, lorsqu’on sait qu’Allah agrée le repentir de tous, sauf de ceux qui sont rattrapés par la mort alors qu’il sont encore polythéistes. Il est vrai que certains d’entre eux s’exécutèrent mais la plupart persista dans l’égarement. Le prochain article s’attèlera à nous montrer comment cet égarement s’est-il manifesté. Il suivra sous peu si Dieu le veut !

S'élever avec le Coran